POESIE
Venu du Sénégal faire des études supérieures en France, après son baccalauréat obtenu en 1928, Léopold Sédar Senghor fonde une revue en 1934. Il lui donne pour titre "L'étudiant noir" et crée avec son ami Aimé Césaire,le mot négritude. Il le définit ainsi " La négritude est la conscience d'être noir, simple reconnaissance d'un fait qui implique acceptation, prise en charge de son destin de Noir, de son histoire, de sa culture. Senghor a pour condisciple , à Louis Le Grand où il suit les cours d'hypokhâgne et de Khâgne,Georges Pompidou, le futur président de la République.
Premier Africain agrégé de l'Université française, il est nommé professeur à Tours, puis à Saint Maur des Fossés. Prisonnier de guerre en 1939 il tombe gravement malade, est libéré puis participe à la Rsistance. Sa carrière politique le conduit aux plus hautes responsabilités en son pays : en 1960 il est élu président de la République du Sénégal. Homme d'une grande culture, il est poète à l'écriture sensible, élégante et inspirée.
" Femme noire" est un poème sur la négritude, contre le colonialisme... Ce poème est une ode à l'amour, à la femme, à la terre africaine.
FEMME NUE,FEMME NOIRE
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté!
J'ai grandi à ton ombre, la douceur de tes mains bandait mes yeux,
Et voilà qu'au coeur de l'4té et de Midi, je te découvre,
Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle.
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la c hair ferme, sombres extases du vin noir,
Bouche qui fait lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du vent d'Est,
Tamtam sculpté,tamtam tendu qui gronde sous les doigts d'un vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée.
Femme nue, femme obscure,
huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux flancs des princes du Mali,
Gazelle aux attaches célestes , les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau,
Délices des jeux de l'esprit, les reflets de l'or rongent ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux,
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel,
Avant que le Destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie ...
LEOPOLD SEDAR SENGHOR
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